La magie égyptienne :
En recitant une formule magique, l'homme exerce une influence directe sur le
cosmos. Avec la prière, en revanche, il implore l'intervention d'un dieu. Il
convient de mentionner ici une différence importante entre l'Egypte et les
autres cultures de l'Antiquité. En Egypte, l'homme n'était pas le simple
relais de transmission du pouvoir divin. Il était lui-même détenteur de ce
pouvoir grâce à la connaissance des formules magiques.
En égypte, il y avait trois sorte de magie :
La magie protectrice était la plus ancienne et comprenait toutes les
pratiques visant à anéantir le pouvoir des forces négatives. Il existait
pour cela des formules, et des amulettes adaptées à toutes les occasions.
Magie et religion étaient liées même dans ces cas. En effet des amulettes
(aspect magico-religieux) pouvaient être employées contre des animaux
dangereux et des prières (aspect purement religieux) adressées à des
divinités protectrices spécifiques.
Dans le domaine de la médecine, la magie était principalement utilisée au
sein des classes populaires. Cependant, les médecins connaissaient les
causes matérielles des maladies et dans les différents papyrus médicaux qui
nous sont parvenus, l'examen clinique ou la chirurgie sont rigoureusement
scientifiques et bien distincts des pratiques magiques. Les remèdes sont
donc habituels. Toutefois, derrière les effets physiques observables, il
pouvait y avoir des causes métaphysiques qui échappaient à l'examen médical.
Dans ce cas, un autre expert intervenait pour les identifier ; elles
pouvaient être liées à la colère d'une divinité, à des esprits malins, ou à
des défunts mécontents. Le spécialiste devait repousser les causes négatives
de la maladie avec les formules appropriées. Souvent, le médecin et le mage
n'étaient qu'une seule et même personne, et au remède concret, chirurgical
ou pharmacologique, était ajouté le remède magique: la récitation de
formules adaptées.
En ce qui concerne la magie créatrice, on la rencontre partout, notamment
dans l'au-delà. Que l'on songe un instant aux rituels qui, par magie,
devaient procurer la nourriture du défunt ou lui permettre de commencer une
nouvelle vie dans l'au-delà ; aux statues qui devaient fournir un corps de
rechange au défunt ; aux images d'aliments qui, sous les yeux du défunt,
devaient évoquer les objets réels ; aux innombrables représentations
sereines d'outre-tombe, censée se réaliser grâce à la simple réciation de
formules adaptées.
La magie offensive était beaucoup plus rare et n'intéressait que les couches
les plus basses de la population, qui pouvaient s'en remettre aux sorciers
pour porter préjudice à d'autres personnes. Des figurines de cire étaient
utilisées pour jeter des sorts, ainsi que des rites fort peu différents de
ceux que l'on utilise encore de nos jours.