Melfice avait décidé de faire une petite promenade au bord du lac pour ensuite regarder les étoiles avant que le soleil ne se lève. Après ce qu'il venait de voir, il n'avait pas vraiment envie de remonter dans son dortoir.
Ce qu'il n'avait pas prévu, c'est que, épuisé par sa nuit blanche, il s'endormit.
L'étrange rêve dans lequel il était plongé et où il voyait Algol manger ses propres cheveux se transforma soudain et l'atmosphère devint plus froide, aussi froide que la température qui régnait au bord du lac par une nuit de mars.
C'était comme si tout était réel : Melfice avait conscience qu'il rêvait mais, pour une obscure raison, il ne pouvait se réveiller.
C'est alors qu'il entendit une voix :
Bonjour mon enfant...
Le jeune Serdaigle se retourna et resta figé. Etait-ce elle? Celle qu'il avait tant regretté? Son visage et surtout ses yeux bleus n'emmetaient aucun doute possible.
Maman? bredouilla-t-il.
Un large sourire se dessina sur le visage de la femme.
Oui Melfice... Je sais que tu aurais aimé me voir plus tôt, mais je ne pouvais pas... Ou plutôt ça n’aurait pas servi à grand-chose.
Il va falloir que tu m'écoutes attentivement, car ce que j'ai à te dire dépasse tout ce que tu as pu entendre et le temps me manque.
Le rêve dans lequel tu te trouve n'en es pas vraiment un, mais bien sûr ce n'est pas non plus la réalité, sinon tu ne me verrais pas évidement... Ce que je vais te raconter est bien réel, néanmoins, alors en te réveillant, ne crois pas avoir fait "juste un rêve".
Melfice écouta sa mère mais n'eut rien à dire, ne comprend pas ce qui lui arrivait.La femme reprit donc :
Comme tu as pu le constater depuis peu, tu peux communiquer avec les aigles... Eh bien je t'annonce que tu n'es pas la seule personne à avoir eu ce don, mais bien sûr, tu l'as déjà deviné...
A ton dix-huitième anniversaire, tu pourras d'ailleurs les contrôler et tu développeras bien d'autres pouvoirs à partir de ce moment, peut-être moins originaux, mais puissants à leur tour.
Je n'ai que très peu de temps comme je te l'ai dit, alors je vais me hâter de te raconter une histoire.
Une fois, une sorcière bien connue d’un certain collège eut l’idée, par un de ses collègues, de transmettre les pouvoirs qu’elle possédait à son ascendance futur, pour ne pas qu’ils se perdent à jamais dans les méandres du temps.
Son plan était simple. Le premier de ses décendants masculin hériterait des pouvoirs à sa maturité, soit dix-sept ans.Bien sûr, l’effet de tant de nouveaux pouvoirs d’un seul coup pouvant provoquer un traumatisme chez l’élu, la sorcière eut l’idée qu’à chaque nouvel anniversaire de celui-ci, quelques nouveaux dons apparaîtraient, jusqu’à ce que tous lui soient finalement transmis.
A cette annonce, les membres de la famille de la sorcière furent surpris, car pour eux, un gros problème était présent dans ce programme. Oui, car pour eux, un descendant masculin ne mettrait pas longtemps à faire apparition .
Mais chose étrange, la sorcière n’ayant eût qu’une fille, cette dernière, malgré tous ses efforts, ne parvint qu’à engendrer des descendants du même sexe, et ceci continua durant des siècles, jusqu’à un certain jour, où une femme bien chanceuse accoucha d’un superbe garçon…
Bien sûr, ce bébé c’est toi, sa mère moi-même et notre ancêtre célèbre n’est autre que, comme tu l’as déjà deviné j’en suis certaine, Rowena Serdaigle…
Melfice se réveilla soudain en sursaut, tout ressuilant de sueur.
Le soleil était encore bas dans le ciel et le château toujours profondément endormi.
Le jeune homme se releva, le regard vide, et partit en direction de son dortoir, pour aller prendre une douche et réfléchir à ce qu'il venait d'entendre.