Gabrielle de Lioncourt , enveloppée dans son long manteau sombre , s'approcha d'un cachot isolé: la "chambre spéciale" comme certains l'appellaientt assez pudiquement pour masquer une réalité quelque peu trop violente pour l'opinion publique.
Tout en marmonnant des incantations,elle traça sur la porte un pentacle invisible et sortit un poignard qu'elle planta dans le bois ensorcelé. Le bois se mit à saigner comme une chair humaine. La porte s'ouvrit.
Gabrielle de Lioncourt récupéra son poignard et le rangea. Elle pénétra dans la salle...
-Bonjour Alek,dit-elle entre ses lèvres. Tu passes un bon séjour reposant? elle eut un sourire malsain.
Le dénommé Alek était debout, solidement enchainé au mur par les poings et pieds. C'était un homme décharné et dans un état épouvantable. Il était d'une paleur mortelle et les larges cernes qui soulignaient son regard témoignaient d'un manque de sommeil évident.
Il fit une horrible grimace en voyant Gabrielle. Un éclair de haine s'ajouta à la folie lancinante qui dansait en permanence dans son regard .
-tu m'as l'air d'etre d'une humeur plus conciliante... plus loquace aujourd'hui... continua t'elle en s'approchant de lui.Ou pas?
Elle passa le bout de sa langue sur ses lèvres comme un fauve regarderait sa proie. Alek ne put s'empêcher de frissonner.
-Je me demande d'ailleurs ce qui me plairait le plus. Tu sais très bien que j'ai toujours eu horreur des travaux trop faciles n'est-ce pas? Tu t'en souviens? elle rit doucement tandis que le prisonnier sentit son souffle s'accélerer Mais cela ne dépend que de toi Alek. Alors dis-moi ce que je veux savoir....
Elle le regarda, attendant sa réponse. Il ne dit rien pendant un instant, puis éclata d'un rire dément, provocateur.
-Oh je vois, continua Gabrielle d'une voix à peine audible. Moi aussi j'aime jouer...
Elle esquissa de la baguette un geste négligent et Alek se mit à se tordre de douleur en lachant des hurlements atroces,. Son visage était parcouru de convulsions. Nouvelle agitation de baguette et sa douleur se calma. Il continua tout de fois à etre agité de convulsions, trempé de sueur. Gabrielle sourit d'un air malsain et pris le visage d'Alek dans sa main, du bout de ses longs ongles. Elle l'obligea à tourner son regard dément vers elle et enfonça legerement ses ongles dans sa peau.
-Mais ici, c'est moi qui décide du jeu....sussura t'elle sur un ton chantonnant, inquiétant.
Mais tu as le choix de décider, toi aussi..Il suffit que tu répondes à ma question... Quelques mots.. et te voila libéré de mon jeu. qu'est-ce donc?
Alek regarda Gabrielle de Lioncourt jouer d'un air négligent avec sa baguette. Il savait qu'elle ne plaisantait jamais mais sa fidélité au grand seigneur, son fanatisme, même était bien plus fort que la peur qui était bien trop humaine...
-Ou est Eleazar? qu'avez vous fait de lui? , sussura gabrielle en appuyant le bout de sa baguette sur la gorge d'Alek.Pas de réponse. Elle esquissa un sourire carnassier et rit doucement.
-Très bien....
Des hurlements à glacer le sang dans les veines retentirent dans le cachot. Mais personne d'autre ne pouvait les entendre derrière la fine porte de bois ensorcelée. Personne ne pouvait savoir jusqu'où on pouvait aller pour débusquer l'armée du seigneur des ténèbres.
Comme l'enfer qui exclu tout ange, la guerre n'admet aucune gentillesse.
Mais ça, le peuple l'ignore. Bienheureux qu'ils sont...