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AuteurMessage
James Ja
Invité




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MessageSujet: Re: Actualité...   Actualité... - Page 2 EmptyMar 8 Nov - 21:49

et un autre et dernier article chaud de la journée, celui ci m'a fafait le plus mal au coeur ( dans la bon sens du terme )

Paroles de la Butte-Rouge ( source " TF1.fr " )
Par Amélie GAUTIER

S'il n'est pas, pour l'instant, touché par les violences, le quartier de la Butte-Rouge dans les Hauts-de-Seine est classé "sensible". Les jeunes que nous avons rencontrés partagent la colère des émeutiers. Ils évoquent Sarkozy, les échauffourées et leur malaise.


Créé le 09 novembre 2005

"C'est pas la dame brûlée dans un bus qui vote les lois". Abdou (1), 24 ans, habite la Butte-Rouge, un quartier de Châtenay-Malabry qualifié de "sensible". Le jeune homme est en "colère" contre tous ceux qui incendient les voitures de "leurs voisins". "Et pourtant je suis de leur côté".

Dans cette cité des Hauts-de-Seine, pas d'émeutes : ni voitures brûlées, ni échauffourées avec les forces de l'ordre. Mais ce même chômage, ce même enclavement. Et un sentiment partagé d'exaspération. Parce qu'ils sont confrontés à la même "galère" que les autres jeunes des cités où ont lieu les échauffourées, les récents événements les touchent forcément.

"Dans les cités, Sarko c'est comme Le Pen"

Méfiants, les quelques jeunes hommes issus de parents immigrés rencontrés avant une partie de foot sont peu loquaces au début. Abdou commence à répondre. Ses amis écoutent, s'intéressent, s'en mêlent. Les langues se délient, les mots fusent.

Au centre de la discussion, le ministre de l'Intérieur. "Sarko" dans tous les mots, accusé de tous les maux. "C'est lui qui chauffe tout le monde", accuse Karim, 25 ans, rencontré dans un bar de la ville. Sans quitter des yeux l'écran de télévision qui diffuse la rencontre PSG-Monaco, il continue : "il fait sa campagne sur le dos des jeunes de la cité, il veut devenir président donc il s'en prend aux quartiers. Il fait rien pour les jeunes, il sait que rassurer les vieux. En plus Sarko c'est un show à chaque fois qu'il se déplace, il a tout le temps les médias avec lui. Dans les cités Sarko c'est comme le Pen. Le Pen est peut être plus cru mais au final ça revient au même".

Abdou prend le relais : "ce qui se passe en ce moment c'est la faute à Sarko et sa tolérance zéro qui donne les pleins pouvoirs à des policiers qui en abusent. Il met la pression aux flics qui n'arrêtent pas de nous contrôler". Tous évoquent les contrôles d'identité hebdomadaires avec ce sempiternel "Rien de dangereux, rien d'illicite ?!", en guise de bonjour. Dans le champ lexical de ces jeunes en colère, le "harcèlement" que fait subir la police. "Ils nous connaissent. Et pourtant à chaque fois, c'est la même chose, raconte Karim. L'autre fois, j'avais ma ceinture, mes papiers, j'avais pas grillé de feu. Ils m'ont arrêté et m'ont demandé si j'avais pas d'extincteur (surnom donné aux grosses bombes lacrymogène, NDLR). J'ai pas compris pourquoi ils me posaient la question."

"Ca fait longtemps que Paris aurait brûlé"

Au-delà de "Sarko", il y a surtout la galère dans leur vie de cité. Ils citent pêle-mêle l'enclavement dans les quartiers dits "défavorisés", ce "gouffre dans lequel on doit rester parce que le soir il n'y a plus de transports en commun et sans voiture on est mort", la difficulté de trouver un emploi quand on s'appelle Mouloud ou Babakar, le manque de respect, de considération. Et puis ce regard de méfiance braqué sur eux à l'extérieur de leur quartier "comme s'ils avaient volé quelque chose".

Pour eux, plus que la mort des deux jeunes électrocutés, l'élément déclencheur des récentes violences urbaines c'est la grenade qui a touché la mosquée Bilal de Clichy-sous-Bois en plein ramadan. "C'est irrespectueux, s'indigne Abdou. Elle aurait touché une synagogue, il y aurait eu des excuses et des explications plus rapidement."

D'une manière générale, ces jeunes expriment un sentiment d'abandon. "Ils ne font rien pour nous, déplore Karim. Pour le tsunami, il y a eu des fonds qui ont été sortis. Mais rien n'est fait pour qu'on puisse s'en sortir. Encore moins depuis la fin des emplois-jeunes". Il y a aussi ce "catalogage" qu'ils ressentent dans les médias. "Le terme de racaille qu'a utilisé Sarkozy est peut être justifié pour certains, dit Abdou. Mais tous les jeunes qui habitent dans les cités ne sont pas violents et n'agressent pas les vieilles dames", continue-t-il. Et d'insister :" Ça faut bien le dire." A côté de lui, Fabrice, 33 ans ajoute : "Sinon, ça fait longtemps que Paris aurait brûlé".

"Au moins on les écoute"

Alors oui, ils sont "du côté" de ceux qui brûlent les voitures. "Faut bien qu'ils s'occupent", lance Kais, 24 ans, cynique. Il le dit, il aurait fait la même chose il y a 4 ou 5 ans. Dans sa phrase et ses yeux beaucoup d'aigreur. A côté de lui, le regard dans le vague, Nicolas, 23 ans prend le relais de la diatribe et ironise : "En temps normal, ils se font pas entendre. Là au moins, on les écoute"

Le groupe rencontré est plus âgé que ne le sont la plupart des casseurs responsables des récentes échauffourées. Dans leur quartier, pas de grand frère mais des médiateurs. Karim est l'un d'eux. Après 5 mois de prison, il a été recruté par la mairie pour aller à la rencontre des plus jeunes. Régulièrement depuis le début des émeutes, "son patron" l'appelle pour faire un point. Lui "tient" les plus petits... pour le moment... difficilement. "Ils ont la haine", concède-t-il. "En ce moment, ils sont très remontés, eux-aussi veulent cramer des voitures. Moi je tente de les raisonner et je leur dis que ça sert à rien." Et de lâcher dans un sourire entendu : "Je suis là pour les calmer... pas pour leur donner mon point de vue...".

Pour lui, tous les événements étaient prévisibles. "Les émeutes ? Fallait que ça arrive, lance Fabrice désabusé. Cette génération est plus kamikaze. Elle voit ce que ses grands frères ont vécu, ce que leurs familles subissent. Et c'est clair, ils ne veulent pas vivre la même chose". Abdou : "Ils pensaient qu'on allait être comme nos parents : des immigrés qui taffent et qui bronchent pas". Il ne cautionne pas le fait qu'ils brûlent les voitures de "ceux qui ont peut être pris un crédit pour s'acheter une voiture pour aller travailler. Ceux qui galèrent autant qu'eux. Déjà que les jeunes ont une mauvaise image. C'est pas comme ça que ça va arranger les choses".

Arranger les choses. Pour tous les jeunes rencontrés, la solution passe par la démission de Nicolas Sarkozy. Mais encore ? "Qu'ils augmentent les salaires, ça encouragerait beaucoup de gens à aller travailler, propose Abdou. Là, il y en a plein qui pensent que c'est plus facile de dealer que d'aller travailler. Pas d'impôt, pas de problème avec le patron". "Là ils veulent renforcer les effectifs, ça ne va faire qu'attiser la violence, prévient Fabrice. Et ça va finir par faire des morts". Et Karim de lancer d'un haussement d'épaules : "Je suis pas ministre, je peux pas savoir. C'est à eux de trouver des solutions, ils sont payés pour".

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